La data au service de la réparation

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Vous avez surement déjà entendu parler des Repair Cafés. Ce concept, né aux Pays-Bas en 2009, prend la forme d’ateliers consacrés à la réparation d’objets et sont organisés à un niveau local. On y apporte un objet endommagé et grâce aux outils mis à disposition, on peut le réparer, aidé par des volontaires présents sur place. Les objectifs de cette démarche alternative sont divers : réduire les déchets, préserver l’art de réparer des objets, transmettre des connaissances, venir en aide aux ménages rencontrant des difficultés financières ou renforcer la cohésion sociale entre les habitants des environs. Les Repair Cafés sont des endroits conviviaux et chaleureux où chacun est acteur. Depuis peu, cinq associations se sont unies au sein du groupe Open Repair Alliance pour mettre en commun les données liées aux différentes réparations qu’ils enregistrent lors de leurs ateliers afin de répondre à une ambition commune très prometteuse pour la planète.
A quoi servirait cette data ? Comment est-elle collectée ? PIVR vous explique tout dans ce nouvel article ! 😉

L’Open Repair Alliance

L’Open Repair Alliance est un groupe international d’organisations qui s’engagent à œuvrer pour un monde où les produits électriques et électroniques sont plus durables et plus faciles à réparer. L’association encourage le partage et l’accessibilité des données via leur plateforme, appelée Open Repair Data, afin d’encourager et simplifier la réparation. Les données collectées sont:
–         Des informations sur l’appareil : catégorie du produit, marque, modèle et année de fabrication.
–         Des informations sur la réparation et le résultat de cette dernière : quel était le problème?, est-ce que l’appareil a été réparé?, Si non, pourquoi?
–         Des informations sur quand la réparation a eu lieu et avec quel “Repair Group”: nom du groupe de repair et la date de réparation.

Les membres de l’Open Repair Alliance ont également mis en place des plateformes pour la collecte de ces informations comme l’association Repair Café.
Repair Café a été créée par Martine Postma et supporte les groupes du monde entier qui souhaitent ouvrir des antennes locales ainsi que les personnes voulant faire partie de l’expérience. Aujourd’hui, on trouve plus de 2000 Repair Cafés dans le monde qui comptabilisent tous les mois 2 000 réunions de réparation et 50 000 réparations !🙂
Ils ont créé la plateforme Repair Monitor pour collecter les données relatives à la réparation. Les réparateurs ont donc accès à un formulaire en ligne où ils peuvent indiquer: le modèle, la marque, l’âge de l’appareil mais également, si ce dernier a été réparé et une note de 1 à 10 sur sa réparabilité.

La collecte de données sur la réparation

Cette collecte a deux principaux objectifs : améliorer la conception des appareils futurs et encourager le politique du « Right to Repair » , c’est-à dire la possibilité pour les consommateurs de pouvoir réparer et modifier leurs appareils électroniques. En effet, d’après Ugo Vallauri, auteur chez Open Repair Alliance :  « Le but de cette collecte de données est de changer la conception des futurs appareils afin qu’ils deviennent davantage durables et réparables ». De même, pour Martine Postma : « Ces données peuvent améliorer la conception des produits futurs mais également changer le comportement des clients ».♻

L’Open Repair Alliance a, par exemple, remarqué que la majorité des produits amenés pour être réparé était âgée de plus de 6 ans. Ainsi en référençant, les succès et les différents problèmes liés aux réparations d’appareils qui ont dépassé leur période de garantie, les associations créent un base de données très importante qui permettra de plaider en faveur de dispositifs plus facilement réparables pour le futur et ainsi lutter contre l’obsolescence programmée. Grâce à ses collectes, on peut déterminer quels appareils sont le plus touchés par des dysfonctionnement, quelle marque a le plus grand indice de réparabilité ou encore quels sont les types de dysfonctionnement les plus rencontrés en fonction des produits.

Pour l’instant, ces associations arrivent à collecter beaucoup de données sur les petits appareils mais pas encore sur les gros appareils électroménagers. La raison ? Comme l’explique Ugo Vallauri « Les données sont collectées lors d’évènements et les gens n’apportent, généralement, que des appareils ou objets facile à transporter ! ». Mais PIVR soutient ce mouvement et aspire à le rejoindre pour enrichir la data sur le gros électroménager! 😉

Réparer pour préserver notre environnement, c’est un réflexe que l’on doit adopter et nous y avançons petit à petit dans la bonne direction. Au 1er janvier 2021, La Feuille de Route Economie Circulaire imposera un indice de réparabilité pour certaines catégories de produits qui se basera notamment sur la disponibilité de la documentation, la facilité pour la démontabilité et la remontabilité du produit, ainsi que la possibilité pour les réparateurs d’obtenir des plans 3D de pièces détachées afin de pouvoir les imprimer si le fournisseur n’est pas en mesure de les fournir. Cependant la mise à disposition des informations techniques de la part des fabricants (vues éclatées, programmes tests) auprès de tous les réparateurs et même des consommateurs n’est pas encore aisée même si elle permettrait vraiment de faciliter l’accès à la réparation.🙂

Adélie de PIVR

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